24 octobre 2005 - Un autre québécois surprend avec un album des
plus intéressants, l'album Phyxius de Michel Cormier, qui provient
d'une étiquette créée par l'artiste lui-même, Production Comdaddy.
D'ailleurs là-dessus, les productions
Comdaddy
se veulent une petite étiquette progressive basée à Montréal. «
Fatigué de jouer le jeu des grosses compagnies de disques et déçus
de la situation musicale actuelle où tous les artistes se
ressemblent, j'ai décidé de mettre sur pied ma propre étiquette. »,
mentionnait Cormier à la Filière Progressive.
« Le rock progressif pour moi, le vrai, a pour but d'amener
de nouveaux éléments à un style qui existe déjà. Il ne suffit pas
seulement d'avoir des rythmes syncopés et des arrangements à
l'emporte-pièce pour être progressif. Beaucoup trop de groupes
tombent dans les vieux clichés avec un imitateur de Peter Gabriel
ou Jonh Wetton comme chanteur et un clone d'Yngwie Malmsteen à la
guitare. Tous comme d'autres groupes se prennent tellement au
sérieux que leur musique est froide, sans émotions. La musique
c'est la passion. Elle devrait venir vous chercher dans les
tripes. C'est ce que j'ai essayé avec PhyXsius.» racontait
Cormier.
Ce genre de propos, on l'entend souvent et en écoutant
l'artiste ou le groupe, on s'aperçoit rapidement qu'ils ne font
pas la moitié de ce qu'ils avancent. Mais pas Cormier. C'est
vraiment intéressant, original et très recherché. C'est un mélange
de musique électronique teintée de Rock progressif, un peu entre
Jean-Michel Jarre, Tangerine Dream, Tomita, Synergy, un album
instrumental très rythmé pour les amateurs de claviers et de
synthétiseurs. « Time must have a stop », la #3, est probablement
celle qui se détache le plus. Une pièce très mélodique, qui
pourrait faire un thème d'émission.
Puis, ça effleure Mike Oldfield et Vangelis à certaines
moments. La pièce « 120 Blvd. du Montparnasse » est vraiment
spéciale, une pièce avec des voix de chorale, extraordinaire, une
recherche digne de mention, elle me transporte cette pièce. « Sit
back... Relax » et « Hope », frôlent le RAVE à certains moments,
même que ça décolle un peu New-Age, pour se faire ramener par une
batterie un peu plus rock. Et l'album se termine avec une pièce
très musicale du nom de « Facing God ». Rares sont les Québécois
qui vont s'aventurer dans cette direction musicale, trop souvent
négligée.
Mais de grâce, ne vous fiez pas à l'image que l'on aperçoit
derrière la pochette de Phyxius, pour juger du genre de musique
que l'on retrouve à l'intérieur de cet album. Une petite photo,
genre chansonnier à la Paul Piché, guitare sèche sur le bord d'un
lit !!! Non, non, ce n'est absolument pas ce genre-là... pas du
tout !
C'est beaucoup plus que ça !
L'auteur de 39 ans fit ses premiers pas en musique vers l'âge
de 12 ans, alors que la trompette l'avait intéressé. L'année
suivante, il passa à la guitare avec l'harmonie de son école.
Puis, entre 17 et 21 ans, il multiplia les groupes jusqu'à l'achat
d'un multipiste, et commença à apprivoiser les claviers
programmables, tout en apprenant les principes d'orchestration et
les techniques de production de base.
À 21 ans il forme Filber Basco avec 3 copains de l'université,
pour faire la tournée des Cégeps, Universités et salles
communautaires. Le palmarès était constitué de version de
classiques progressifs et de matériel original. « Une de nos
pièces tournait un peu dans une petite station de radio
Alternative et nous avons attiré l'attention de quelques
journalistes. Suite à quelques mauvaises décisions de gérance, le
groupe s'est dissous dans le chaos total. J'ai accroché ma guitare
dans le placard et je n'y ai pas touché pendant 7 ans.»
En 2001 avec l'avènement du studio maison, il découvre
l'informatique et bâtit son propre studio maison. « J'ai
commencé à enregistrer des groupes locaux en plus de faire
quelques démos pour venir qu'à réussir à vendre quelques pièces à
une compagnie qui faisait des sites Internet. À force de voir mes
démos refusé par les compagnies de disque, j'ai fondé en 2003 les
Production Combaddy et je fais maintenant la musique qui me plaît.
»
Enregistré entre novembre 2004 et mai 2005 aux Studios
Cormdaddy à Montréal, l'album comprend 7 pièces originales,
arrangées écrites et produites par Michel Cormier. Sur ce disque,
Cormier joue de la guitare, des claviers et se charge de toute la
programmation.