mercredi 23 juillet 2008
Chronique DVD
Spock’s Beard – Live
Un concert aux styles éclectiques
Ce concert a été enregistré en 2007 lors de la tournée promotionnelle de l’album
Spock’s Beard. C’est pour cette raison que ce DVD est tout simplement titré
Spock’s Beard – Live. Il s’agit du cinquième concert enregistré par le groupe mais le
deuxième seulement en format numérique. C’est aussi le deuxième enregistré en terre
hollandaise, le premier étant Don't Try This At Home – Live In Holland (2002).
Même s’il existe plusieurs vidéos du groupe, la majorité des pièces présentes sur ce
disque sont exclusives. La moitié du concert est consacrée aux pièces du disque
Spock’s Beard et l’autre moitié provient des albums précédents. L’empreinte de Neil
Morse est toujours présente car le concert contient six de ses compositions.
Pour ceux qui ne connaissent pas très bien ce groupe américain, il faut mentionner que
les spécialistes ne sont pas tous du même avis lorsque vient le temps de classer le
groupe dans une catégorie spécifique. En fait, leur style change régulièrement d’une
pièce à l’autre et parfois même dans une même pièce. As Far As the Mind Can See est un
bon exemple. À leur début, Spock’s Beard avait mis l’accent sur un rock mi-agressif
mi-populaire, mais l’arrivée de Ryo Okumoto a incité le groupe à composer des pièces
au style néo-progressif et symphonique.
Ce concert représente bien le style éclectique du groupe. Après une introduction toute
percussive, le spectacle débute en douceur avec les pièces néo-progressives On A
Perfect Day et In The Mouth Of Madness, la pièce fétiche du groupe. Je lui accorde
cette épithète car elle est une des seules à apparaître sur plusieurs vidéos. Parmi la
diversité des styles présentés, signalons les pièces The Show Crash Landing Man, une
ballade symphonique qui se termine par une envolée floydienne d’Alan Morse, Return To
Whatever, un style jazzé qui aurait pu se retrouver sur un disque de Bill Bruford,
Thoughts, part II dont le début n’est pas sans rappeler le légendaire groupe Gentle
Giant et Skeletons At The Feast, une des plus belles pièces rock du groupe.
La qualité sonore est excellente et la performance des musiciens très bonne outre les
quelques ratés au chant de D'Virgilio. On lui pardonne facilement ces petits pépins
alors qu’il démontre une flexibilité étonnante en jouant successivement à la batterie,
à la guitare et au clavier. Côté solo c’est mince. Le seul qui s’y risque est Okumoto
et sa performance est plutôt modeste. On se serait attendu à plus de lui. Ce qui
retiendra l’attention est le superbe duo de batteries de D'Virgilio et Keegan. Un duo
qui surpasse celui offert par Collins et Thompson à Rome en 2007.
Sur le plan visuel, le spectacle est un peu décevant. La scène est trop petite et
supporte difficilement le groupe et son matériel. D'Virgilio doit faire des acrobaties
pour se déplacer entre sa batterie le devant de la scène. En absence d’écran et
d’effets spéciaux tout repose sur l’éclairage. Si l’équipe technique utilise une bonne
variété de projecteurs et que le choix des couleurs est approprié aux pièces,
l’ensemble manque d’originalité et il y a très peu de synchronisme entre le rythme et
les lumières. Pour mettre un peu d’animation Okumoto et D’Virgilio font quelques
pitreries et Keegan une promenade au dessus des spectateurs. Si cela en fait sourire
quelques-uns, plusieurs diront que cela manque de classe.
La facture du DVD est simple et le menu bien pensé. Les différents éléments du contenu
ont été répartis sur le logo du groupe. Esthétiquement c’est beau, mais cela complique
les déplacements. En plus du disque, le boitier contient un livret d’une douzaine de
pages présentant des photos prises lors du spectacle ainsi que les références des
pièces. Comme extra, les producteurs nous offrent un diaporama très original
présentant successivement les 9 albums studio. Chaque album est accompagné de quelques
extraits de pièces et d’une série de photos d’époque. Vraiment bien fait!
Michel Duncan
Collaborateur spécial
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Spock’s Beard – Live
Inside Out
Date de parution: 24 juin 2008
Musiciens
Nick D'Virgilio, chant et batterie
Alan Morse, guitares
Dave Meros, basse
Ryo Okumoto, claviers
Jimmy Keegan, batterie
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