jeudi 19 juin 2008
Chronique DVD
Genesis : When In Rome 2007, un spectacle grand écran
En juin 2007, Genesis fait un retour sur scène après une absence de 15 ans. C’est le
début de la tournée mondiale Turn It On Again. Elle s’est terminée à Londres en mai
2008. Pour immortaliser l’aventure, les producteurs ont enregistré la
représentation offerte le 14 juillet 2007 au Circo Massimo de Rome devant une foule
estimée à un demi-million de personnes.
Genesis n’en est pas à leur premier concert enregistré. Toutefois, ces enregistrements
datent de plusieurs années même si certains n’ont été publiés que récemment : Three
Sides Live (1981), Mama Tour Live (1984), Live At Wembley Stadium (1987), Invisible
Touch Live (1991) et The Way We Walk (1992). Depuis, la technologie a évolué dans tous
les domaines : format d’enregistrement, son, lumières, effets spéciaux, etc. Le
contenu de ce coffret n’a donc rien de comparable avec les autres si ce n’est la
constance dans la performance des musiciens. Comme sur les enregistrements mentionnés
précédemment, on y retrouve Banks, Collins et Rutherford accompagnés par Stuermer et
Thompson.
Ce qui frappe dès les premières images, c’est l’ampleur de la scène ainsi que
l’aménagement du terrain sur lequel on a monté des tours afin d’y loger une partie des
systèmes de son et d’éclairage. Plusieurs projecteurs sont dirigés vers le public et
utilisés pendant le spectacle. Cela permet de constater l’immensité de cette marée
humaine.
La scène est composée de trois sections : l’avant scène, le mur-écran et l’arrière
scène. L’avant scène où performent les musiciens est petite comparé au mur, une
centaine de mètres carrés. Trop petite aux dires de Collins. Elle est équipée de sept
arches métalliques supportant une partie du système d’éclairage et recouverte de
plexiglas lorsqu’il y a possibilité de pluie. En arrière, on a érigé un mur composé de
milliers d’écrans numériques sur lesquels sont diffusées animations, prises de vues en
direct, images et vidéos. La hauteur du mur atteint 15 mètres en son centre et sa
largeur est de 68 mètres. Derrière le mur on a placé sept gigantesques pylônes
atteignant plus de 30 mètres et entre lesquels on a tendu des filets afin d’accroître
l’impact des projecteurs. L’ensemble fait penser à un chapeau bicorne coiffé de
plumes. Les cornes sont occupées par deux immenses écrans ovales utilisés
principalement pour afficher les prises de vues sur les musiciens.
Sur le plan musical, il n’y a pas de nouveautés si ce n’est la présence des pièces
Ripples et Carpet Crawlers, une première sur vidéo. Pour ce qui est des autres pièces,
on a puisé un peu dans la période Hackett (8 pièces) et beaucoup dans la période post
Hackett (13 pièces). Il y en a donc pour tous les goûts. Une des plus intéressantes
est le Medley (In the Cage, Cinema Show et Dukes Travels). Il faut souligner
l’excellente qualité du son pour un enregistrement Live.
Sur le plan visuel, les projections sur le mur sont captivantes mais le lien n’est pas
toujours évident avec le contenu de la pièce lorsqu’il s’agit d’animation. Par contre,
lorsque les écrans sont utilisés pour des jeux de couleurs, les effets sont superbes,
entre autres lors des pièces Home by the Sea et Los Endos. Certaines animations sont
complexes alors que d’autres sont simples mais tout aussi intéressantes comme celle
accompagnant la pièce Follow You, Follow Me et présentant certains personnages des
albums. Merci à Rutherford pour l’avoir suggérée quelques jours seulement avant le
début de la tournée. Du côté de l’éclairage, si on a su créer des atmosphères
appropriées et des effets de grandes surfaces, le synchronisme lumières/rythmes auquel
Genesis nous avait habitué est disparu. L’attention est trop portée sur les écrans ce
qui place la musique au deuxième plan. Cela n’est pas sans rappeler les commentaires
de Banks et Rutherford à propos du spectacle The Lamb. L’histoire se répète, mais
cette fois-ci ce n’est pas lié au jeu théâtral de Peter Gabriel.
Le coffret contient trois disques dont deux sont affectés au concert. Chacune des
pièces est accompagnée d’un petit clip tourné lors de la préparation de la pièce. Ces
clips sont accessibles en pressant sur une touche de la télécommande lorsqu’apparaît
un petit Duke. Le troisième disque contient le documentaire Come Rain or Shine produit
sous la direction d’Anthony Mathille. Contrairement aux habituels documentaires qui ne
font que présenter des séquences enregistrées lors de la tournée, celui-ci nous permet
de suivre les préparatifs de la tournée et de ressentir l’augmentation du stress à
l’approche de la date du premier concert. La navigation sur tous les disques est
simple et conviviale. Une autre belle initiative est la possibilité d’afficher les
sous-titres lors du visionnement des clips et du documentaire et ce dans cinq langues.
La facture du coffret est convenable, mais rien de luxueux. Le coffret inclut aussi un
livret de 28 pages contenant des photos prises lors de la tournée. Plusieurs photos
sont présentées sur deux pages. D’autres sont disponibles sur les disques.
Un des meilleurs coffrets DVD de l’année 2008.
Michel Duncan
Collaborateur spécial
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Genesis – When In Rome 2007
Atlantic Records & Rhino Studio
Date de parution: 10 juin 2008
Musiciens
Tony Banks, claviers
Phil Collins, chant et batterie
Mike Rutherford, basse et guitares
Daryl Stuemer, guitares et basse
Chester Thomson, batterie |
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