Convention Terra Incognita 2009, une franche
réussite 17 mai 2009 - La cinquième
édition de la « Convention Terra Incognita » qui s’est déroulé
le 2 et 3 Mai dernier, s’est avérée une franche réussite et
c’est à l’unanimité que l’on pouvait percevoir l’enthousiasme
habitant chacun des spectateurs présents. C’est au Centre d’art
La Chapelle, magnifique petit endroit, que pendant deux jours
les passionnés de musiques progressives ont eu droit à six
prestations de qualité, gracieuseté de cinq formations
différentes, et « La Filière Progressive » était au rendez-vous.
(Passez la souris vis-à-vis les photos et le
nom du groupe apparaîtra!)
Dans une petite salle intimiste et comble
(capacité de près de 200 personnes), favorisant bien sûr
l’interaction entre artistes et spectateurs, se sont partagé la
scène à tour de rôle ; Jelly Fiche (Québec), The Watch (Italie),
Pineapple Thief (Angleterre), Signs of One (Québec) et Matthew
Parmenter (U.S.A.). Chacun à sa façon réussit à soulever
l’auditoire presque gagné d’avance il faut l’avouer y allant de
prestations honnêtes et sans failles.
Les deux formations du Québec se sont acquitté
de leur tâche de réchauffer la salle avec brio et pour ainsi
dire, dans les deux cas, le professionnalisme observé en aura
surpris plus d’un. Jelly Fiche avec Syd, son chanteur aux
allures théâtrales en tête nous ont interprétés entre autres
quelques plages du prochain CD, question de nous mettre l’eau à
la bouche. Pour ce qui est de Signs of One; solide performance
dans un style plus « heavy » où Schram (chant) occupe lui aussi
à sa manière beaucoup d’espace.
The Watch qui en était a sa seconde visite en
quelques années au même endroit, avec une formation quelque peu
différente cette fois y allait de deux spectacles différents en
deux soirs. Le premier étant consacré au matériel propre du
groupe tandis que le second consistait en un hommage a Genesis
de la période « Nursery Cryme ». Sans aucun doute Simone Rosetti
et ses acolytes en ont mis plein la vue et plein les oreilles de
tous les nostalgiques de Genesis présents et ce, à chacune de
leurs représentations.
La similitude entre Rosetti et Gabriel est
hallucinante tant au niveau du registre vocal que de la
prestance en elle-même. Le type se permet même quelques
incursions en francais au grand plaisir de tous. Les musiciens
tant qu’à eux sont impeccables et leurs habilités techniques
indéniables. Ce sont des passionnés qui prennent vraiment
plaisir à faire ce qu’ils font et ce plaisir est dangereusement
contagieux.
Pineapple Thief oeuvrant dans un rock
psychédélique ambient axé sur la guitare clôtura le premier soir
de façon magistrale. Bruce Soord, pilier incontestable du groupe
est en pleine possession de ses moyens et dégage une belle
énergie. Mis à part le fait qu’il consacre beaucoup de temps à
accorder son instrument, il nous déferle plusieurs succès de son
répertoire au plus grand plaisir des fans. Ce qui m’a le plus
surpris est sans contredit l’allure de jeune adolescent
qu’affiche Bruce Soord, lui qui déjà en 1996 faisait parti des
rangs de Vulgar Unicorn. Il parait vraiment beaucoup plus jeune
que son âge réel c’est évident. Serait-ce l’effet Benjamin
Button ?
Matthew Parmenter : Quel personnage étrange et
mystérieux! Pour ma part, ce fut une révélation, une surprise.
Bien que je connaissais déjà Discipline et Parmenter, la
prestation de ce dernier m’a complètement renversé. Ce
personnage exerce un pouvoir d’attraction , un charisme
insoupçonné.
La simplicité de sa prestation seul sur scène
sans artifices s’accompagnant au piano ou à la guitare
acoustique contraste quelque peu avec le maquillage
caractéristique utilisé par l’artiste. Dès les premières mesures
au piano, je crois que le public en entier fut comme hypnotisé
sous l’emprise de sa musique. On aurait surement pu entendre
voler une mouche pendant sa prestation tellement le degré
d’attention était à son apogée.
L’artiste puisant autant dans le répertoire de
Discipline que dans celui de ses deux albums en solo nous
démontra ses talents indéniables de compositeur et sa façon bien
personnelle de présenter sur scène son matériel en aura conquis
plusieurs. Autant le personnage semble froid et distant, autant
la voix est chaleureuse et empreinte d’une émotivité sans égal.
Cet artiste pour le moins intriguant aura certainement réussi à
séduire un bon nombre d’adeptes par sa folie créatrice. J’ai
rarement été témoin d’une prestation aussi simpliste donnée par
une seule personne capter autant d’attention du début à la fin.
En résumé, ce fut une occasion pour s’en
mettre plein les oreilles et plein la vue mais ce fut aussi un
lieu de rencontre nous permettant à tous, passionnés de musique
de faire connaissance et discuter. La possibilité d’échanger
quelques mots avec ces artisans de la musique démontre aussi à
quel point la relation avec le public est respectueuse. J’ai
moi-même profité de cette occasion pour immortaliser sur photos
mes rencontres avec entre autres Simone Rosetti (The Watch) et
Matthew Parmenter.
Bravo aux organisateurs et à l’an prochain.
Réjean Charbonneau
La Filière Progressive
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