Par Réjean Charbonneau

Quelques semaines à peine après le passage à Montréal de Keith Emerson & Greg Lake, voilà que la Place Des Arts recevait vendredi soir dernier le 9 Juillet Monsieur Steve Hackett. Cette légende, ce maître de la guitare s’est d’abord et avant tout fait connaître au sein de Genesis, lorsqu’il est venu en remplacement de Anthony Phillips en 1971. Il quitta la célèbre formation en 1977 pour divergences d’opinions, après avoir participé à 8 albums en tant que guitariste-compositeur-arrangeur.

«Guitariste-compositeur cherche musiciens réceptifs, déterminés à essayer d'aller plus loin que les formes existantes et stagnantes de la musique».C’est cette annonce passée dans le « Melody Maker » fin 1970 qui a rendu possible cette union entre Hackett et Genesis. Les sons éthérés et planants qui se confondent souvent à ceux des divers synthétiseurs deviennent vite sa marque de commerce et sa dextérité est indéniable autant à la guitare électrique qu’à la guitare classique qu’il affectionne aussi particulièrement.

Toujours à la recherche de nouvelles sonorités, c’est avec finesse et souci du détail qu’il entame dès 1975 une carrière solo qui le poussera à quitter Genesis en 1977. Il compte à son actif actuellement plus de 25 Albums et DVD. Maintenant âgé de 60 ans Steve Hackett est encore pleinement actif et c’est dans une salle comble, le théâtre Maisonneuve de la place des arts que Monsieur Hackett a séduit encore une fois un public en admiration.

Mais d’abord on avait invité le groupe Britannique Renaissance afin de réchauffer la salle (même en cette période de canicule..). Renaissance est une formation du début des années 70 qui présente un folk-rock progressif agrémenté des sublimes performances vocales d’Annie Haslam. L’accueil fut totalement favorable de la part de la majorité de l’audience qui a même réclamé un rappel.

Après un bref délais, c’est sous une ovation générale que Steve Hackett et ses musiciens prirent place pour l’interprétation de « Mechanical bride » en ouverture.

Puisant ici et là à même son imposante discographie, les pièces les plus appréciées furent « Every day », « Emerald and ash », « Fire on the moon », « Serpentine song », « Spectral morning », « Strutton ground » et bien sûr le meedly de Genesis de même que « Los Endos » et « Firth of Fifth » interprété en rappel furent des moments inoubliables. Je me dois de souligner l’importante contribution des cinq excellents mais vraiment excellents musiciens.

Tout d’abord aux divers claviers, un collaborateur de longue date Roger King dont le nom se retrouve sur 12 albums et 4 DVD de Steve Hackett. Il m’a vraiment impressionné lors de l’intro de « Firth of Fifth ». Un autre fidèle acolyte qui œuvre auprès de Steve depuis 10 ans ; Gary O’Toole percussions et voix. C’est lui qui chante toutes les partitions vocales des pièces de Genesis entre autre et se tire très bien d’affaire.

C’est depuis 2001 que Rob Townsend nous charme avec son arsenal d’instruments à vent (Flute, Sax, Clarinette…) et ses interventions sont sublimes. Quelle belle acquisition dans le groupe que celle du coloré et excentrique Nick Beggs à la basse et au Chapman Stick. Son look et son style unique en font une attraction en soi . Il possède une feuille de route assez impressionnante et sa dextérité à la basse ou au stick ne laisse personne indifférent.

Amanda Lehmann qui accompagne le groupe depuis 2009 seconde Steve à la guitare lorsque requis et prête sa voix occasionnellement sur certaine pièces. Elle a aussi contribué à l’album « Out of the tunnel’s mouth » paru cette année. Rarement j’ai vu un artiste être si merveilleusement bien soutenu par son groupe et tous les fans présents ont grandement apprécié. Les grands, les vrais savent habituellement bien s’entourer et tout le mérite revient à Steve Hackett. Un autre bel évènement instauré par Stephen Takacsy et le FMPM.

Chapeau!

Steve Hackett et Réjean Charbonneau

Lien : http://www.hackettsongs.com/electric.html