jeudi 23 juin 2011
Supertramp ! Tout a été fait, tout a
été dit ?Collaboration spéciale
: Roger Pion
MONTRÉAL, 23 JUIN 2011 - Supertramp était de
retour à Montréal, lieu de leur première visite canadienne. Et
cette première se déroula en 1975 à l’Université de Montréal.
Dire que j’y étais… Faites le calcul, il est certain que
quelques générations ont eu le temps de conclure que les années
se sont accumulées par dizaines pour Supertramp. Et leur
persévérance semble de moins en moins évidente. Dernière sortie
de musiques originales? 2002! Le titre? Slow Motion! Est-ce un
titre qui dissimule un message subliminal, ce qui expliquerait
que la production ait déjà connu de meilleurs jours? Je vous
laisse le soin d’en tirer vos propres conclusions.
L’album Crime of the Century, sortit officiellement en 1974,
était l’attraction à ce spectacle de 1975, Crime Tour of America.
Ce fut le troisième opus de ce groupe britannique. Et quel album
! On peut dire qu’il partait fort lors de cette première
tentative au Canada. Et dire que le tout aussi percutant album
Crisis ? What Crisis ?, n’était pas très loin derrière. Alors…
Les succès pleuvaient à cette époque. D’ailleurs, lors de cette
soirée au Centre Bell le 16 juin dernier, ce sont ces mêmes
titres qui retenaient davantage l’attention. Les convaincants
arrangements instrumentaux et vocaux, étaient encore au
rendez-vous. Pas surprenant qu’il soit devenu un groupe culte
dès ces années dinosaure de la musique rock-progressive, aussi
qualifié musique art-rock.
Je serais toutefois malhonnête en disant
qu’ils sont toujours tout aussi efficaces. Oui ! Il y a du
talent, beaucoup de talent ! Mais un gros morceau brille par son
absence au sein de ce groupe. En effet Roger Hodgson, un des
deux membres fondateurs, fait sa tournée avec à peu près le même
matériel et est de toute évidence la voix qui a jadis davantage
soulevé les passions. En assistant à ce dernier spectacle de
Supertramp, parce que j’aurais pu arrêter mon choix sur ce
Monsieur Hodgson (puisqu’il sera à Montréal dans quelques mois,
soit au mois d’octobre), et ce, sans ses anciens compagnons.
Évidemment!
Mais le fait est que, j’ai choisi d’aller là
où se produiraient sur une même scène le plus de membres
originaux de cette mythique formation. Petite parenthèse : Et
dire que le revendeur de billets Internet « Billets.ca »,
affirme que l’ex-formation de Hodgson n’existe plus…
Je ne veux pas prêcher pour un ou pour
l’autre, mais tout comme la dernière fois où la supposée défunte
formation est venue à Montréal, je croyais également ma décision
cohérente. J’avais vu sur DVD Monsieur Hodgson et
quoiqu’excellent, je considérais que la musique de Supertramp
était moins bien rendue. Il faut dire qu’il était accompagné de
façon très réduite.
Bref, aujourd’hui je considère presqu’avoir
fait le mauvais choix. Je m’explique; De un, Supertramp bat
définitivement de l’aile actuellement. Et de deux, sachant
maintenant que Roger Hodgson revient à Montréal avec une
formation complète, il est à prédire que la soirée à la PDA sera
remarquable. Cela reste à vérifier. La solution ? Assister aux
deux représentations.
Mais revenons à ce spectacle du 16 juin 2011.
Le premier à nous adresser la parole sera aussi le seul à le
faire pendant toute la soirée. En effet, le sympathique John
Helliwell fut le seul porte parole du groupe. Il le fit même en
français. Brièvement, mais en français. Le publique montréalais
est toujours bien charmés lorsque cela se
présente. L’autre fondateur du groupe, soit Rick Davies, sera
plus discret. Il était même celui qui semblait le plus à bout de
souffle. Ce qui n’enlève rien à son talent. Croyez-moi ! Il sera
aussi celui qui fera la navette entre ses divers pianos et
synthétiseurs, avec un regain d’excellence. Il fera même
résonner son éternel harmonica, comme entre autre, au début de
la fameuse pièce School. Mais cette démonstration manquera
définitivement de puissance, au final. Pas que le son faisait
défaut. C’était même très bien de ce côté. Ils ont toujours eu
des techniciens forts compétents.
Ce soir là, et depuis déjà un certain temps,
il leur manque surtout un Roger Hodgson. Les deux jeunes qui
alternaient pour ne faire que un, c’est à dire prendre la place
de Roger, font certainement de leur mieux, mais sans nous le
rendre complètement. Ce qui n’enlève rien au talent de ces deux
jeunes chanteurs et musiciens. Monsieur Hodgson c’est monsieur
Hodgson! Et pourtant, de cette formation reformée, il m’aura
pris deux représentations pour en être définitivement certain.
D’ailleurs, deux spectacles qui furent identiques lors de leurs
dernières visites. Donc un très généreux rappel dans les deux
cas.
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