lundi 26 septembre 2011
Avec « SYMBIOSE », JELLYFICHE nous
confirme que l'attente en valait vraiment la peine
MONTRÉAL (Réjean Charbonneau) - Fort d’un accueil
triomphal en Europe, la formation montréalaise de rock
progressif Jellyfiche nous présentait il y a quelques jours leur
tant attendu deuxième effort intitulé « Symbiose ». Déjà acclamé
par la critique, il faut garder en mémoire qu’en 2008 l’album «
Tout ce que j’ai rêvé » s’était révélé une très belle surprise
confirmant ainsi tout le talent et le potentiel d’une des rares
formation de rock progressif francophone.
A cette époque d’ailleurs « La Filière
Progressive » ayant flairé assez rapidement l’importance de
l’œuvre faisait tourner régulièrement lors de ses émissions
plusieurs extraits de cet album sans compter la place de choix
réservé à ce premier effort dans notre TOP 15 de fin d’année. Si
cet album abondait d’éléments caractéristiques du bon vieux «
prog » des belles années et de passages atmosphériques et
planants, il faut souligner que « Symbiose » s’avère résolument
plus rock et peut-être même plus accessible oserai-je dire.
Mais attention! Cela ne veut pas dire que tous
les éléments inhérents au progressif ont été délaissés pour ce
deuxième essaie, bien au contraire ils sont toujours présents
bien qu’utilisés de manière plus discrète et subtile. L’album
comporte dix pièces totalisant tout près d’une heure de musique.
Dès les premiers instants la voix de Syd presqu’à capella
soutenu par une discrète mais efficace nappe de clavier donne le
ton puis l’ajout de la section rythmique et de la guitare nous
fait vraiment décoller atteignant l’apothéose vers 1minute 30
avec des couleurs Gilmourienne à la guitare qu’on appellera par
la suite sonorités.
Cette première pièce « Le vide » est à mon
avis un des moments forts de l’album et donne le ton de façon
sublime. La qualité sonore dont certains effets spéciaux nous
surprennent ici et là est au rendez-vous tout au long du
parcours .La voix juste et émotive de Syd demeure irréprochable
tout comme l’aspect musical dans son intégralité.
Parmi mes préférés, la pièce « Eve » est un
pur délice avec sa progression structurale qui culmine à
2minutes 35 en nous transportant à notre insu dans le monde «
ordinaire » de Charlebois. « Au nom d’Apo Calypso » est une
pièce à saveur nettement orientale mettant en valeur outre les
partitions vocales, les percussions acoustiques, violon et
violoncelle. « Les amants de la guerre » semble être la pièce
retenue pour officier de premier « single ». Il s’agit là d’un
titre de 5 minutes 15 agréable à l’écoute et possédant un
refrain qui nous reste en tête en peu de temps.
« Le marchand d’hommes » constitue un très bel
exemple du coté plus rock exploité sur ce deuxième disque. «
L’autre monde » est une suite de près de 10 minutes qui termine
l’album de bien belle façon puisqu’elle alterne passages
atmosphériques planants et passages beaucoup plus énergiques et
rythmés. Les thèmes exploités tournent autour de la fiction, du
rêve, du mystère, de l’amour et de la guerre exprimés tout en
poésie gracieuseté de Syd et du poête québécois Guy Marchand
En résumé, dès la première audition cet œuvre nous séduit
indéniablement et je constate qu’au fil des écoutes, on y
découvre d’avantages toutes les richesses et subtilités. Les
deux seuls petit bémols sont -le début de la pièce « Trahison »
qui à mon oreille ne s’harmonise pas à l’ensemble de l’œuvre, et
– j’aurais aimé que les passages narratifs de Syd entre les
titres soient présent sur disque comme en spectacle.
Malgré cela j’accorde une note de 9/10 à « Symbiose » et j’en
félicite sincèrement Syd et Jean-Francois Arsenault qui sont à
l’heure actuelle les deux seuls membres à plein temps chez
JellyFiche.
L’album a été mixé par Don Murnaghan (Arcade Fire) et est
disponible chez UNICORN DIGITAL.
Il est possible de voir Jellyfiche en spectacle acoustique qui
assure la première partie de Saga mercredi le 28 Septembre 2011
à l’Assomption salle Hector Charland :
http://www.hector-charland.com/fr/programmation/fiche_spectacle/72-saga/1317254400
Lien :
http://www.unicornrecords.com/jellyfiche.html
Réjean Charbonneau
La Filière Progressive
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