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vendredi 21 septembre 2012
So mon cher Gab !
Par Roger Pion
Je le dis bien sûr à la blague, parce que Peter est mon préféré
depuis le tout début de mon adolescence, avec le groupe Genesis.
Et, non ça ne me rajeuni pas !
C’est vrai que depuis Genesis il s’en est passé des choses.
Quoiqu’il en soit, Peter a toujours garder cette habitude de
nous entretenir en français et, avec les années, il s’exprime de
façon impeccable. Il aime d’ailleurs le Québec et il ne le cache
pas. Que ce soit pour la mise en scène, les vêtements qu’il
porte, et j’en passe, plusieurs de ses collaborateurs sont
d’ici.
Hier j'avais certaines réticences, compte tenu d'abord du fait
que je me sois laisser distraire par l'emplacement de mon siège
dans le Centre Bell, qui était complètement sur le côté de la
scène et qui, par le fait même, faisait face à certains éléments
scéniques, qui s'avéraient sans aucun doute nécessaire au
travail concept que Robert Lepage c'était efforcé d'accomplir.
Il demeure que les organisateurs auraient dû le prévoir.
Toutefois, si je peux me permettre ce commentaire; avec la
technologie avancée qui s'offre à quiconque veut aller au-delà
de sa créativité pour permettre toutes les pirouettes inspiré au
niveau de l'éclairage spécialisée que ça comporte, ses
opérateurs de grues (cinq en tout) qui ressemblaient, soit dit
en passant, à des guerriers qui sort de tranchées, finissaient
par vous obstruer la vu à tout moment. C'était peut-être pousser
son intelligence dans un élan de distorsion visuelle non
conforme au bon déroulement d'un spectacle "LIVE". Il ne faut
pas oublier que les spectateurs avaient payé le gros prix pour
être présents dans cette salle. Faire du cinéma et de la scène
ce sont deux arts que l'on se doit de scinder.
Et pourtant, j’ajouterai que je serai, sans aucun doute, le
premier à me procurer le DVD enregistré lors de cette soirée du
18 septembre 2012. Et ça va être à mon avis du grand cinéma ! De
quoi donner raison à son créateur. Ben oui Monsieur Lepage, la
version officielle était dans ce sombre et mythique Forum de
Montréal. On voulait de toute évidence lui redonner cette allure
des années 1980.
Ah ! Et puisque je parlais de distractions… J’ajouterai que je
me serais parfois pensé dans une soirée karaoké. Activité dont
je déteste profondément le concept. Avis à ceux qui voudraient
m'y trainer. Si certains semblaient vouloir nous faire une
démonstration de leur connaissance, en ce qui attrait les grands
succès de Monsieur Gabriel, sachez que cet album existe depuis
plus de 25 ans ! Et plusieurs le connaissent ! Spectacle qu'on
s’empressa de surnommer "Back to Front" en cette année 2012,
c'est tout dire ! Heureusement qu'ils ne connaissaient pas les
pièces des deux gentilles filles, rempli de talent, qui ont tenu
la première partie. Les mêmes qui seront aussi choristes avec
Gabriel.
Ben oui les p'tits n'amis, si vous n'auriez pas connu les
paroles du disque So à la lettre près, là j'aurais été surpris.
Je comprends que l'envi nous prends de chanter les "punch lines".
Moi-même j'aime bien m'y laisser prendre. Mais de vouloir
prendre la place de l'artiste et d'ajouter par dessus tout que
ce cher Peter était en retard sur la musique, là ils touchaient
à une corde sensible de ma personnalité. Alors que ces bons
vivants voulaient démontrer à tout l’entourage de leur section,
dont nous faisions partie, qu'ils auraient été aptes à partager
cette scène en compagnie de notre ami Peter... boffffff !!!
Heureusement que des têtes ce sont enfin retournées en leur
direction pour faire diminuer la cadence. Ben oui ! Une p'tite
gêne était enfin de mise...
Bon, Peter, ben oui ce cher Peter qu'on aime tant ! Je dois dire
qu'il était dans une forme splendide. Non il n’était pas en
retard lorsqu'il chantait, et, oui il se déplaçait comme un
jeune premier qui veut se prouver à tout prix. Son spectacle
était divisé en trois segments. Si, cette fois, c'était l'idée
de Monsieur Lepage, je l'en félicite. Un début tout doux en
acoustique, était tout indiqué pour mettre la table, en
compagnie de cet être vénéré de tous, j’ai nommé M. Tony Levin.
Puis, petit à petit le party se mis en branle. Les noms tout
aussi prestigieux que Manu Katché, David Rhodes et David
Sancious s’ajoutèrent graduellement à la liste. Après une
deuxième partie électrique, le tant attendu album So joué dans
son intégralité, débuta ! Ça y était ! On veut montrer à Peter
Gabriel que l’on connaît son album et on cri les titres qu’on
veut entendre. Pourtant, de jouer les pièces dans l’ordre
habituelle du disque, ce scénario était connu de toutes et tous.
Dès ce deuxième cirque du genre, Peter met son index devant sa
bouche et fait signe aux plus perturbants qu’il ne faut pas
vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Ouin… C’était
tout de même enfantin comme situation.
L’important de dire, c’est encore que Peter nous aura gâté du
début à la fin, si on fait abstraction de la pièce Big Time,
dont les gens ne sembla pas reconnaître. Et pour cause… Je ne
sais plus si on a tenté de faire une diversion avec les
arrangements, mais ça ne fut pas très bien reçu. J’ai été
jusqu’à quelquefois douter qu’ils s’agissent ou non de fausses
notes. Je rappellerai que Big Time était à l’époque le succès
qui suivait de plus près, Sledgehammer et In Your Eyes de cet
album So.
Un rappel était inévitablement à prévoir. Un élément du décor se
déploiera enfin, parce que, jusqu’à maintenant, ça n’avait que
très peu servi pour être si apparent tout au long de la soirée.
S’en suivra, à la demande générale, notre Biko national. Soit
cet hymne qui vous suit jusqu’au dodo. On pourrait croire le
contraire, mais je garde un excellent souvenir de cette soirée,
en compagnie de gens que j’aime. Peut-être que le syndrome des
grandes salles a fini par m’avoir… et si je n’étais pas le seul.
Je vous rappel qu’un DVD de ce spectacle sera bientôt disponible
sur www.petergabriel.com
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