jeudi 01 décembre 2022
Steve Hackett, Le retour de
l'enfant prodigue !
(Par Roger Pion, 29 novembre 2022) -
Billet acheté volontairement dans la section
corbeille de la grande salle Wilfrid-Pelletier.
J’y voyais là un avantage. J’ai vu, déjà,
s’accomplir ce monsieur et ses acolytes de près
et moins près, alors... Cette fois c’est
l’ensemble de la scène que je veux voir. Il est
important ici de mentionner que c’est de Seconds
Out dont il s’agit. Et qui dit Second’s Out dit
éclairage prestigieuse.
Pas de soucis pour le son, de près ou de loin,
depuis longtemps les techniciens qui sont passés
tour à tour dans cette salle, ont reconnu à quel
point les conditions sont parmi les meilleures
au Québec. Sans vouloir m’étendre davantage sur
le sujet, j’ai déjà pu admirer son
impressionnante disposition, en y ayant mis les
deux pieds bien au centre de la scène.
Intimidant pour les uns, moins pour d’autres.
Bref, quel endroit à Montréal aurions pu rêver
de mieux pour accueillir ce Britannique, qui a
depuis longtemps fait des aller/retour au pays.
L’euphorie est à son maximum. Depuis le 31mars
2022 que nos billets dorment dans nos fonds de
tiroir, dans nos cellulaires, bien loin dans la
file d’attente. Je ne crois pas que ce moment
ait été oublié par quiconque. Le grand jour est
arrivé, le 29 novembre 2022 nous réunit enfin.
C’est en majeure partie des têtes poivre et sel
que nous apercevons, mais détrompez-vous, cette
musique qui est depuis longtemps gravé sur
vinyle attire encore et toujours de plus jeunes
adeptes. Pas très loin de moi je vois même
passer un enfant pas plus de 10 ans, une
exception sans aucun doute, avec probablement
son grand-père qui veut perpétuer la tradition.
Va-t-il en retenir quelque chose ce jeune homme
! Qui sait… Il pourra dire, pour le moins, qu’il
était présent.
C’est à pleine capacité que ça va se dérouler.
Plusieurs feront des retrouvailles entre amis et
ce sera mon cas. Un peu normal, le style de
musique a réussi à traverser le temps et nous
sommes, pour la plupart, toujours aussi captivé
par le style. Et puis, pas trop de temps à
perdre si nous voulons encore en profiter. Ce
Steve a 72 ans bien sonné.
Il est toutefois bien épaulé, je vous le
confirme. J’ai bien sûr des préférences. Roger
King, le claviériste, est un de ceux-là. Ils
exécutent les compositions de Banks avec
élégance. Je ne dois certainement pas taire le
nom des autres, accompagnateurs tout aussi
talentueux à n’en pas douter. Le chanteur
Suédois né aux États-Unis, Nad Sylvan, est
véritablement celui qui pouvait remplir le mieux
le mandat, jadis tenu par les Gabriel/Collins,
avec la virtuosité que cela requière.
La couleur de la voix est inévitablement un
atout.
Et puis, surprise, quelqu’un de connu ici dans
le milieu progressif, mais aussi pour avoir été
un membre collaborateur du Cirque du Soleil, est
sur scène ce soir. Le « jeune » Américain Nick
D’Virgilio (à peine 54 ans) est le batteur de
service pour la tournée Nord-Américaine. Un
petit rappel, il a été batteur du célèbre groupe
Spock’s Beard. Un talent inné. Il relève le
batteur Craig Blundell. La complicité avec le
bassiste Jonas Reingold, soutiré du groupe
Flower Kings,sera quasi impeccable, ayant eu si
peu de temps pour se connaître dans une
atmosphère musicale si exigeante. J’étais
emballé de les voir si bien s’adapter. Reingold,
je le remarquerai à plusieurs reprises, aura
dépassé les normes de ce dénommé Rutherford. Il
se permettra même un solo qui inclura un clin
d’œil à M. Hendrix, oui le célèbre.
Je m’en voudrais d’oublier le saxophoniste,
flutiste et percussionniste Rob Townsend.
L’importance de ses infinies harmonies avec
Steve et Roger sont d’une suffisance capitale.
C’était en gros un des spectacles le plus
apprécié de tous ceux du genre que j’ai eu
l’occasion d’assister. Un début à la sauce
Hackett soulèvera bien sûr la foule, et lorsque
l’on se doute de la suite, conséquemment
planifié comme le veut la tradition, ça
s’annonce comme étant prodigieux.
Il faut que je sois néanmoins honnête. Lorsque
l’on a vu et entendu plus de 300 représentations
dans sa vie, il est possible que les détails
indésirables nous sautent aux yeux. Ai-je le
goût dans parler… Inapproprié et si peu
constructif dans les circonstances. Seulement
que le rideau de lumière à la Seconds Out
d’antan, puisque j’étais là à l’originale
représentation, je l’attendais. Un simple
caprice. Pour le reste, même les déviances
musicales ne m’ont pas gêné. Même celle où Steve
propulse une sonorité inhabituelle de son
instrument, ça apporte son lot de générosité.
La foule, elle ! Survolté !!! J’ai été parmi des
foules qui se donnaient énormément au fil des
ans, mais en ce soir du 29 novembre 2022, je
retiendrai cela comme étant inhabituellement
exceptionnel. Steve et le reste du band en
seront grandement touché à ne pas en douter.
Plusieurs ovations viendront, dont une qui
s’éternisera au point d’empêcher l’enchainement
prévu. Ils se regarderont tous en se demandant;
qu’est-ce qu’on fait ???
Menu de la soirée;
Ace of Wands
The Devil’s Cathedral
A Tower Struck Down
Shadow of The Hierophant
Pause.
Squonk
The Carpet Crawl
Robbery, Assault & Battery
Afterglow
Firth of Fifth
I Know What I Like
The Lamb Lies Down On Broadway
The Musical Box (Closing section)
Supper’s Ready
Cinema Show
Aisle of Plenty
Rappel;
Dance On A Volcano
Solo de D’Virgilio
Los Endos |
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