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Depuis
plusieurs années, un artiste de chez nous me fascine est c'est José
Riendeau, le chanteur du groupe Éléphant Soûl. Au début des années
90, j'ai eu le plaisir de réaliser l'album de Bal Mesquin au studio
Toc-Son à Repentigny, dont faisait partie José, ainsi qu'un guitariste
bien connu Stéphane Tellier et le batteur Steve Desaulniers. Je ne
connaissais même pas le groupe, ni leurs chansons, mais tout en faisant
l'album, je me suis mis à remarquer ce chanteur un peu bizarre, avec des
paroles étonnantes et des lignes musicales complètement originales.
Après le "Mix final", je me suis vite rendu compte que j'avais
entre les mains un album totalement original qui pourrait être
compétitif sur le marché francophone, mais dans le style "
Dark-Rock-Alternatif ", qui n'est pas de tout repos. Mais le groupe a
survécu pendant deux bonnes années par la suite, et puis ... plus rien.
Lorsque Jérémie Rainville m'a confirmé la présence du groupe Éléphant Soûl au cabaret du St-Cyrille, j'ai fais ... haaa ? " Oui mais, il y a quelqu'un que tu connais là-dedans ... José Riendeau !. " Là j'ai fait " ha oui ? " Je me suis donc pointé au Cabaret du St-Cyrille, le vendredi 20 octobre, pour allez voir le spectacle du groupe, et dès les premières minutes, j'ai retrouvé cette âme qui habite encore Riendeau, cette façon de chanter, ces mystérieuses mélodies et sa présence sur scène encore et toujours à 100%. Mais cette fois, José est accompagné à la voix, du guitariste Pascal Camirand et comme perfection dans les voix, on ne peut demander mieux. C'est très difficile de faire la 2e voix avec le chanteur parce que l'on doit toujours trouvé une note différente de celle du "lead singer" et ce n'est pas toujours évident, mais Camirand le fait très bien, c'est juste, et en plus, il remplit le rôle de guitariste, et dans la musique d'Éléphant Soûl, ce n'est pas reposant. À la basse, on retrouve Dominic Bérard, un excellent bassiste qui fait aussi partie de la formation " The rubber biscuit band", et du batteur Martin Lavallée. Éléphant Soûl a fait un spectacle avec leurs compositions, du matériel complètement original. C'est du rock difficile d'accès, très technique, mais cela fait partie de la nouvelle génération de musique alternative, et dans leurs cas, ils font bande à part. Leur performance est d'une précision quasi chronométrée ou l'on sent bien le découpage des notes, et en plus, nous avons eu droit à un des meilleurs solos de batterie qu'il m'a été donné d'entendre, à vie. Martin Lavallée a entreprit un solo digne d'un Bill Bruford, en commençant son exécution avec une double-croche à son "bass drum" pour chaque temps, et a poursuivit avec des passes ultras rapides, complètement "off beat" de son rythme de départ, c'est pratiquement in-imaginable ... et le pire c'est qu'il a, à peine une vingtaine d'années. Martin Lavallée, batteur ... à surveiller. Mais ... ! Après le spectacle, Dominic Bérard m'a remit l'album d'Éléphant Soûl, pour écoute, en qualifiant le disque, d'album-démo. Arrivé à la maison, j'écoute ce disque et là, j'ai tout compris. Vous devez vous procurer ce CD, c'est tout à fait génial. Sur ce disque, on peut vraiment entendre le travail de l'excellent bassiste Dominic Bérard et on peut apprécier beaucoup plus le travail du guitariste Pascal Camirand, qui utilise plusieurs types de guitares. Un genre de King Crimson des années 2000 fusionné avec un rapprochement de "Alice in chains" aux niveaux des mélodies, qui sont propres à Riendeau. Sur cet album, la musique y est beaucoup moins agressive, qu'en spectacle, et le côté artistique est dominant. Vous y retrouvez 5 pièces, " Easy money ", " Le cirque ", " Expectations ", " La mouche ", et " Neutralized ". Excellent ! Jean Doyon / 26 octobre 2000 |
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