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Mardi 9 juillet, 2024
4e Plan de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale
Ou comment compter dans son propre but !
La Corporation de développement communautaire Pierre-De Saurel se joint à La Table nationale des corporations de développement communautaire (TNCDC) pour signifier que nous accueillons avec un sentiment mitigé, qui bascule entre colère et déception, le 4e Plan de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale qui a été déposé le 21 juin 2024 par la ministre Rouleau.
À l’heure où une crise sociale sévit dans toutes les sphères et tous les territoires du Québec, il aurait fallu beaucoup plus que des mesurettes distribuées au compte-goutte ou du déplacement d’argent d’un ministère à l’autre pour retrouver comme société, un minimum de dignité. Il aurait fallu collectivement s’offrir un « troisième lien » de solidarité.
C’est avec beaucoup d’espoir que l’ensemble du mouvement communautaire a réagi lorsque le gouvernement caquiste a nommé́ une ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire en 2022. Mais malgré de vastes consultations, deux ans plus tard, force est de constater que ce ministère n’a que peu d’influence sur ceux des Finances et du Trésor et que la pauvreté, ce n’est pas du hockey et c’est bien loin des priorités de notre gouvernement.
150 M$ / année pour cinq ans, c’est quatre fois moins que le dernier Plan de lutte « Non seulement c’est insultant cette baisse drastique d’argent injecté pour la lutte à la pauvreté́ et à l’exclusion sociale au Québec, mais en plus les enjeux ne cessent d’augmenter. Le gouvernement est déconnecté du terrain et de la crise sociale qui se vit partout et c’est vraiment frustrant. On s’en va où ? Directement dans le mur si on n’y est pas déjà », explique Mathieu Brochu, directeur général de la CDC Pierre-De Saurel.
Aide alimentaire et logement social C’est l’aide alimentaire qui est mise de l’avant dans ce Plan et c’est tout à fait louable étant donné que c’est un des besoins de base à combler pour tout individu. Mais lorsqu’on parle de coupons nourriciers pour éteindre la crise, ce n’est pas sérieux.
On ne peut plus saluer des initiatives qui vont alimenter des partenariats et des façons de faire si l’on ne travaille pas en même temps pour assurer un revenu décent à la population. Pour le gouvernement, il semblerait que ce qu’il fait déjà̀ constitue une réponse adaptée aux besoins de base.
Dans le Plan, il nous rappelle ses actions et n’inclut aucun nouvel investissement en logement social. À coup de projets-pilotes et de mesures autofinancées, c’est à croire que le Québec est premier de classe et qu’il peut avoir une vision de développement, pendant que l’on distribue de l’eau à la population qui vit dans la rue.
« On a l’impression qu’ils mettent un peu d’asphalte dans les nids de poule pour taire les estomacs qui ont faim. C’est du patchage. Il est où le Plan, elle est ou la vision, ils sont où les budgets pour faire en sorte que le Québec retrouve sa fierté, sa dignité, pour qu’enfin il y ait une justice sociale, un semblant d’équité? J’ai mal à mon Québec », précise Madame Audet.
Si madame Rouleau fête le Noël du campeur en juillet, saura-t-elle expliquer à sa voisine, à son cousin, à ses ami.e.s l’impact que ce « Plan de lutte » aura sur les gens les plus vulnérables de notre société ? Parce qu’au-delà de cet amas de chiffres, d’encadrés et de tableaux, il y a du vrai monde, il y a notre monde! C’était le temps d’agir !!