SorelTracy Magazine - Samedi, 23 novembre 2024

Lundi 19 août, 2024

Parcourir le Canada à pied pour revendiquer des refuges qui acceptent les animaux

(Stéphane Martin, 19 août 2024) – Depuis 2016, James Joseph Caughill parcourt le Canada à pied, aux côtés de son chien Muck [nom de son 2e chien], afin de revendiquer des centres d’hébergement qui acceptent les animaux.  Le SorelTracy Magazine a rencontré l’itinérant ontarien, le jour de son 62e anniversaire, alors qu’il bénéficiait de l’hospitalité d’un couple de Saint-Joseph-de-Sorel sensible à sa cause.

« En 2016, je me suis fait flouer par quelqu’un qui se faisait passer pour un propriétaire d’appartement.  Moyennant que je paie un loyer d’avance, il m’avait promis que je pouvais prendre possession du logement dans quelques jours.  Or, ce n’était que de la poudre aux yeux, je m’étais fait frauder.  Je me suis ainsi retrouvé à la rue avec seulement une centaine de dollars dans les poches. J’ai dû me tourner vers un refuge pour personnes en situation d’itinérance », raconte-t-il en insistant sur le fait que personne n’est à l’abri de l’itinérance.

Or, James n’était pas au bout de ses peines puisqu’il a eu maille à partir avec l’intervenante qui l’a accueilli au refuge de Saint Catharines en Ontario.  « Elle m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit que pour avoir une place, je devais me débarrasser de mon sale chien.  Cette phrase m’a mis hors de moi.  Mon chien est pour moi un membre de ma famille.  Il m’a littéralement sauvé la vie.  Il m’a éloigné de ma dépendance aux stupéfiants puisque j’ai choisi de prendre de l’argent pour le nourrir plutôt que de me payer de la drogue.  Sans lui, je ne sais pas où je serais aujourd’hui.  Et soudainement, on me demandait de m’en départir pour avoir un toit sur la tête. C’est inhumain et inacceptable.  Et le pire dans tout ça, c’est que tous les refuges du pays sont comme ça.  Les animaux y sont interdits. »

Début d’un long périple

C’est ainsi que Monsieur Caughill a commencé un périple afin de sensibiliser la population et les élus à sa cause.  « Ce jour-là, je suis parti vers l’Ouest avec mon chien. Nous sommes devenus célèbres malgré nous lorsque Muckwah [nom de son premier chien] s’est blessé à la patte après avoir marché sur une bouteille de bière fracassée sur le sol.  Il y a une femme qui est arrêtée pour nous aider et m’a demandé si elle pouvait faire un Facebook en direct afin de trouver des donateurs pour soigner mon chien.  En moins de 30 minutes, 60 personnes avaient répondu à l’appel.  Depuis, les gens suivent notre périple sur une base quotidienne. Je n’ai qu’à indiquer la place où je m’en vais et l’on m’offre généreusement un endroit pour dormir dans les minutes qui suivent », raconte l’homme tout sourire.

Il aura fallu 7 ans pour que l’homme et son chien se rendent à Vancouver.  « On peut parler d’environ 3 ans de marche puisque nous prenons une pause tous les hivers. Ensuite, nous sommes revenus en Ontario par train. Nous avons entamé notre périple vers l’Est ce printemps. Me voici donc à Saint-Joseph-de-Sorel chez Émilie et Joe qui, en plus de m’accueillir, m’organisent un souper de fête digne de ce nom. Il paraît que le maire viendra faire son tour », laisse savoir James.

Photo: Page Facebook

La suite des choses

Le vagabond compose actuellement avec une douleur musculaire au dos qui l’oblige à prendre quelques jours de repos.  Si son état de santé le permet, il reprendra la route dans les prochains jours.  « Pour cette année, je dois me rendre jusqu’à Lévis où l’on passera l’hiver.  J’aimerais profiter de cet arrêt pour apprendre le français.  L’an prochain, on se dirigera vers Rivière-du-Loup pour bifurquer vers le Nouveau-Brunswick.  Il nous reste peut-être 3 ans à marcher encore.  Je veux me rendre sur l’Île-du-Prince-Édouard avant de revenir vers la Nouvelle-Écosse et prendre le traversier vers Terre-Neuve. À ce moment, je pourrai m’arrêter. »

Jamais mieux servi que par soi-même

Extrait d’une section LIVRES de Amazon

James n’a pas l’intention d’attendre que la situation change auprès des dirigeants pour améliorer le sort des sans-abri.  « Actuellement, j’ai des livres qui sont en vente sur Amazon dans lesquels je raconte les différentes étapes de mon histoire. 90% des profits sont réservés pour une fondation que je compte créer.  Mon agente est en pourparlers avec différents réalisateurs. J’ai l’intention de vendre les droits de mon périple pour en faire un film ou un documentaire. Avec l’argent, je vais fonder différents refuges pour itinérants qui acceptent les animaux.  Je vais commencer par Toronto, Winnipeg et Victoria.  Les refuges seront constitués de 60 mini maisons. Il y en aura 20 pour les personnes seules, 20 pour des couples et 20 autres pour des familles. Évidemment, il ne sera pas nécessaire d’avoir des animaux pour être accepté. On va accueillir tout le monde », de conclure l’homme à la bonne humeur contagieuse.

Il est possible de suivre les péripéties de James et Muck via la page Facebook

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