SorelTracy Magazine - Jeudi, 21 novembre 2024

Jeudi 27 juin, 2024

Ramené à la vie, Yves Mandeville remercie ses anges gardiens

La vie peut continuer pour le miraculé Yves Mandeville

(Stéphane Martin, 27 juin 2024) – Yves Mandeville ne fume pas, ne consomme pas d’alcool, ne mange pas de restauration rapide, effectue quotidiennement une marche de 5 km en plus des 30 km qu’il parcourt à vélo. Cette routine exemplaire n’a pas empêché l’homme dans la soixantaine de subir un arrêt cardiorespiratoire le 16 mai dernier.

Ne conservant pratiquement aucune séquelle du jour où il a été ramené à la vie, Yves Mandeville souhaite maintenant remercier les anges gardiens qui ont croisé sa route. « Je n’ai aucun souvenir de ces événements et je n’ai d’autres choix que de me fier à ce qui m’a été raconté. Comme à l’habitude, j’ai commencé ma journée en prenant ma marche et en allant chercher un petit café au Tim Hortons de la Plaza Tracy. On me dit qu’il y avait une erreur dans ma commande et qu’on a dû me servir un 2e café. Ensuite, je me suis dirigé vers la sortie et je me suis effondré dans le portique », explique-t-il.

C’est à ce moment que l’employée Bianka Chamberlain est intervenue. « Tout en appelant le 9-1-1, elle a dû prendre la sortie arrière et faire le tour du commerce pour venir me porter secours puisque la position de mon corps dans le portique l’empêchait d’ouvrir la porte de l’intérieur. Elle a bien suivi les indications de la téléphoniste afin de commencer les manœuvres de réanimation. Je tiens à mentionner qu’elle n’avait pas son cours de RCR et à souligner son sang froid. Toutes les secondes comptent et si elle avait figé, je ne m’en serais jamais sorti », ajoute Monsieur Mandeville qui est depuis retourné sur les lieux pour remercier la jeune femme.

Yves Mandeville entouré de sa femme Denise Déziel et de son frère, Pierre.

Le policier Vincent Cyr aura été le premier arrivé sur les lieux afin de prendre la relève dans les manœuvres de réanimation. Par la suite, les paramédics et le Service d’intervention et de protection d’urgence de Sorel-Tracy ont poursuivi le travail. « Après quatre chocs du défibrillateur, mon cœur est reparti. Du centre hospitalier de Sorel-Tracy, on m’a transféré à l’hôpital Pierre-Boucher où j’ai été intubé. Je suis demeuré inconscient et sous respirateur artificiel pendant 48h. J’ai été opéré à l’hôpital Juif où l’on m’a fait un quadruple pontage. Je me suis réveillé en après-midi. Ce dont je me souviens, c’est que ça faisait mal un peu partout », raconte le miraculé qui était de retour à la maison après un périple dans les centres hospitaliers de neuf jours.

Inquiétudes vécues par l’entourage

À son retour à domicile, la première préoccupation d’Yves Mandeville a été de rassurer ses proches et de recevoir, par le fait même, une grosse d’ose d’amour. « J’ai le beau jeu là-dedans. Il me manque peut-être trois jours à mon calendrier, mais eux ont tout vécu. Je n’ose même pas m’imaginer la gamme d’émotions par laquelle ils ont passé. »

« Je restais beaucoup dans le moment présent. Je n’étais pas là quand c’est arrivé, les policiers sont venus me prévenir. Je savais que le cœur était reparti et qu’il est un combattant. Je lui mettais souvent ma main sur son épaule pour lui faire sentir ma présence même s’il n’était pas conscient. Quand je l’ai vu après l’opération, l’émotion est sortie. J’ai compris que tout n’est pas perdu je savais que tout irait bien pour la suite des choses », raconte stoïquement sa femme, Denise Déziel.

« Pour ma part, l’inquiétude était qu’il conserve des séquelles. Je ne pouvais pas imaginer mon frère être dans l’obligation de terminer sa vie couché dans un CHSLD. Il est tellement sportif. C’est un miracle de le voir sur pieds aujourd’hui. Le reste est une question de croyances. Je suis croyant et je remercie quelque chose de plus haut que nous. J’ai souvent parlé à nos parents qui sont décédés en implorant leur aide », confie son frère Pierre.

Les frères Yves et Pierre Mandeville.

La vie peut continuer pour le miraculé qui n’a pratiquement que pour seule restriction de faire attention aux charges à soulever. « J’ai un cœur neuf. La tuyauterie a toute été refaite. J’ai une deuxième chance et je crois que j’ai encore quelque chose à faire sur Terre. Je ne sais pas quoi encore, mais je vais continuer à mordre dans la vie », de conclure Yves Mandeville qui espère pouvoir remonter sur son vélo d’ici la fin de l’été.

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