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Jeudi 20 février, 2025
Délégation d'Odanak au Capitole de l'état du Vermont
Un pas de plus vers la reconnaissance de la véritable histoire abénakise
Le Conseil des Abénakis d’Odanak est honoré d’avoir participé à l’événement What if we got it wrong?, tenu au Capitole de l’État du Vermont, aux États-Unis. L’événement historique du 19 février a marqué un tournant dans le dialogue entre la Nation Abénakise et l’État du Vermont. Il s’agit d’un pas important vers la reconnaissance de la véritable histoire et des droits des Abénakis, ainsi que vers un processus de réconciliation tant attendu.
Organisé par le Représentant Troy Headrick, cet événement visait à poursuivre un dialogue avec les législateurs du Vermont sur la décision prise en 2011, lorsque l’État a été induit en erreur et a reconnu un statut officiel à quatre groupes se prétendant d’ascendance abénakise. Le Représentant Headrick a profité de cette occasion pour annoncer qu’un projet de loi sera déposé ce vendredi, 21 février, devant la Chambre des représentants du Vermont visant à revoir le processus de reconnaissance des nations autochtones par l’État et de s’assurer d’un processus rigoureux et transparent entourant la Commission de vérité et de réconciliation.
Cette rencontre a offert une plateforme cruciale pour discuter et réfléchir aux enjeux d’appropriation culturelle. Le conseiller élu du Conseil des Abénakis d’Odanak, Jacques T. Watso, a pris la parole pour rappeler les enjeux du colonialisme, du détournement de l’identité abénakise et des injustices vécues par sa nation. Il partageait la tribune avec le professeur Darryl Leroux, de l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa, le professeur David Massel, du département d’Histoire de l’Université du Vermont et Richard Witting, historien et chercheur à l’Université du Vermont.
« Ce moment de rencontre est essentiel pour ouvrir un processus de réconciliation sincère, basé sur la reconnaissance des faits et le respect des droits de notre nation », a déclaré Jacques T. Watso. Il a également exprimé son soutien au projet de loi à venir, qui représente une étape cruciale pour rectifier les torts commis et assurer un processus rigoureux de réconciliation.
Rappelons qu’en 2011 et 2012, le gouvernement du Vermont a reconnu quatre groupes vermontois en tant que groupes abénakis – une décision prise dans le cadre d’un processus politique dont les Abénakis ont été largement exclus et dont le résultat et sa légitimité sont depuis remis en question par la Nation W8banaki, certains journalistes ainsi que plusieurs historiens et universitaires.
« Nous ne venons pas ici pour accuser les législateurs du Vermont, mais pour corriger une erreur. Trop de groupes non légitimes ont manipulé l’histoire, raconté des faussetés et profité d’un manque de vérifications rigoureuses pour obtenir une reconnaissance qui ne leur revient pas. Il est temps de rectifier cette situation et de réparer le tort qui a été commis », a précisé M. Watso lors de sa présentation.
Le vol identitaire, qu’il soit observé au Québec ou au Vermont, a entraîné des conséquences profondes pour la Nation Abénakise. Des individus ont revendiqué une identité autochtone sur la base d’ancêtres éloignés, ignorant ou minimisant les réalités historiques et culturelles des peuples autochtones. Les impacts renvoient notamment au détournement du patrimoine abénakis, à des fraudes institutionnelles et à la distorsion de l’histoire.
La délégation d’Odanak souligne que l’événement « What if we got it wrong? » constitue un point de départ pour une réflexion honnête et rigoureuse sur la reconnaissance des groupes autochtones.
La rectification de cette erreur est essentielle pour restaurer l’intégrité culturelle et historique des Abénakis et permettre un avenir basé sur la vérité et le respect. Le projet de loi annoncé par le Représentant Headrick est une initiative législative clé pour garantir que les erreurs du passé ne se reproduisent pas et pour établir un cadre solide pour la reconnaissance et la protection des droits des Abénakis.
« Parfois, en politique, on peut se tromper et devoir prendre des décisions sans connaître tous les faits et leurs conséquences. La politique demande du courage et de l’humilité pour repenser et réparer un système qui fait défaut aux gens que l’on sert », a ajouté Rick O’Bomsawin, Chef du Conseil des Abénakis d’Odanak.
Dans les prochains mois, le Conseil des Abénakis d’Odanak continuera ses démarches visant la reconnaissance de la véritable histoire et des droits des Abénakis par l’État du Vermont.
Source : Conseil des Abénakis d’Odanak et Abénaki Héritage