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Mardi 17 septembre, 2024
Un refus de Mégawatts difficile à avaler aux Forges de Sorel
(Stéphane Martin, 17 septembre 2024) – Alors qu’en juin on annonçait en grande pompe l’octroi de 5 mégawatts à Sorel-Tracy pour l’implantation d’une usine qui demeure à construire, d’autres entreprises bien implantées auraient souhaité obtenir leur part du gâteau.
C’est le cas des Forges de Sorel où les dirigeants ont essuyé un refus d’obtenir un nouveau bloc d’électricité qui servirait à diminuer l’émission de gaz à effet de serre. « On a soumis une demande au lancement du processus de sélection pour couvrir nos besoins en vue de transformer l’usine dans nos plans de décarbonation. Malheureusement, nous avons été refusés et les raisons données ne sont pas vraiment connues. Ce que l’on nous dit principalement, c’est qu’il n’y en a plus de mégawatts à donner », commente le président des Forges de Sorel, Louis-Philippe Lapierre-Boire.
« Dans l’immédiat, ça ne change rien parce que l’on continue de fonctionner. On a de l’espace dans notre puissance pour faire quelques avancées. C’est dans l’horizon 2030-2035 où ça devient plus difficile de compétitionner. Si l’on n’est pas en mesure d’avoir de l’énergie pour décarboner, on se retrouve pénalisé à payer pour des crédits carbone que les compétiteurs n’ont pas à payer », ajoute-t-il.
Prêts pour une nouvelle technologie
La technologie existe aujourd’hui afin de permettre aux Forges de Sorel d’émettre moins de gaz à effet de serre. Une première phase est d’ailleurs sur le point de se concrétiser à l’usine qui produit de l’acier. « Principalement, nos émissions viennent de la combustion de gaz naturel pour chauffer l’acier dans les fours de forge et de traitement thermique. La technologie récente nous permet de convertir les fours avec des éléments électriques qui peuvent aller à de hautes températures. On commence déjà un premier projet qui sera en fonction au mois de mars 2025. Nous aurons notre premier four de forge 100% électrique. Cependant, nous avons besoin d’aller chercher d’autres mégawatts si l’on veut convertir l’ensemble de nos fours », explique Monsieur Lapierre-Boire qui a tout de même espoir que l’impasse se dénoue avec le gouvernement.
Rappelons que depuis 2023, tous les projets industriels nécessitant plus de 5MW doivent obtenir l’autorisation du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie avant de pouvoir être raccordés au réseau d’Hydro-Québec.
« On comprend que c’est une question de disponibilité des mégawatts, mais on ne comprend pas pourquoi on se fait refuser notre projet. On pourrait nous suggérer de garder notre projet en attente le temps que les mégawatts soient disponibles, mais c’est un refus catégorique. La porte est fermée. Il semble qu’Hydro-Québec veut aider tous les gens qui ont la volonté de réduire leur empreinte écologique. On a la capacité de s’adapter dans le temps. Il y a moyen de trouver la façon de faire pour que notre projet fonctionne sans empêcher la croissance et le développement des autres projets dans la région et dans la province. »
En 2024, le seul projet retenu en Montérégie parmi toutes les demandes de raccordement au réseau d’Hydro-Québec a été celui de l’entreprise Tiandingfeng (TDF) Canada qui compte s’établir à Sorel-Tracy. Son projet permettra d’accélérer le développement du secteur manufacturier, qui est stratégique pour l’économie québécoise.