(Stéphane Martin, 11 février 2024) – Les coupures annoncées par le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME) pour tendre vers l’équilibre budgétaire ne sont pas toutes réalisées que déjà une vague de désolation déferle sur les réseaux sociaux.

Dans les derniers jours, des agents administratifs, des kinésiologues, des travailleurs sociaux et autres employés du secteur public ont appris que leurs postes étaient supprimés et y sont allés de diverses publications afin que le gouvernement Legault revienne sur sa décision.

« Je fais partie des 10 kinésiologues dont le poste a été aboli. […] Les kinésiologues dans le réseau ont permis de réduire le déconditionnement des patients sur les étages, de redonner confiance en leurs capacités à des patients qui se condamnaient à tort de ne plus pouvoir être « en forme ». Il était encore trop tôt pour mesurer l’ampleur de notre impact sur le réseau, car les retombées de la prévention nécessitent des années […] Je vais devoir faire le deuil de mon équipe tissée serrée, mais surtout de mes patients qui me confirmaient chaque jour que j’étais à ma place », signe la kinésiologue Valérie Aimé qui accompagne sa publication d’une photo de l’équipe du Centre d’expertise en maladies chroniques du Réseau local de santé de Pierre-De Saurel.

Sur cette photo, on aperçoit l’équipe du Centre d’expertise en maladies chronique du Réseau local de santé de Pierre-De Saurel. — Source : Page Linkedin de la kinésiologue Valérie Aimé

Même son de cloche pour le président du syndicat des travailleuses et travailleur de CISSS Montérégie Est, Luc Michaudville, qui exprime sa profonde inquiétude face aux récentes décisions du gouvernement du Québec qui choisit de procéder à des coupures dans des secteurs cruciaux. « Le pire dans tout ça, c’est que la CAQ avait initialement pris des mesures pour alléger la charge de travail des infirmières et infirmiers en ajoutant des agentes administratives pour réduire la paperasse, en créant des postes d’aides de service pour soutenir les équipes de soins, et en formant des préposés pour les CHSLD, à grands frais. Aujourd’hui, ils coupent dans le personnel de soins. C’est du n’importe quoi », lance Monsieur Michaudville.

Selon ce dernier, cette situation touche également le secteur des services jeunesse. « Les moniteurs des services jeunesse étaient là pour aider les éducateurs. Maintenant, des coupures frappent directement la base de notre société, nos enfants ! […] La réduction du personnel dans les services de santé et les services jeunesse aura des répercussions directes sur les citoyens. Nous serons confrontés à encore plus de longues attentes dans les urgences, moins de supervision pour les jeunes, une diminution des services offerts aux jeunes, et donc moins de sécurité dans nos centres jeunesse », ajoute-t-il.

Le CISSSME avare de commentaires

Nous avons interrogé la direction du CISSSME au sujet de ces coupures et des répercussions possibles sur la population, mais on nous répond qu’il est encore trop tôt pour commenter puisque les annonces internes sont toujours en cours. On nous promet cependant de nous transmettre plus d’information lorsque le processus sera terminé.

Rappelons que ces coupures dans le réseau de la santé visent à tendre vers l’équilibre budgétaire conformément aux orientations énoncées par le gouvernement du Québec. La cible fixée pour le CISSS de la Montérégie-Est est de réduire le déficit de 71 M$ au 31 mars 2025.

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En référence:
CISSS de la Montérégie-Est
120 personnes touchées par des mesures de retour à l’équilibre budgétaire